Berlin – Les 3km.

Bonjour les amis, j’ai trop envie de vous raconter Berlin. Je peux ? Nous y avons passé la semaine (et une journée à Hambourg) avec Apolline. Je vous partage mes impressions.

Berlin, ville d’histoire.

L’histoire du XXe siècle est à chaque coin de rue. La ville elle-même est l’histoire : pas de « vieux centre ville » comme dans nos villes à nous ou dans les villes italiennes. Ici, tout a été détruit, soit pendant la guerre soit juste après par les soviétiques qui ont voulu effacer les traces du nazisme. Ne restent « d’avant 1933 » que l’île aux musées, en plein milieu de la ville, et le Reichstag, que nous avons visité, lui-même ô combien marqué par les événements du XXe siècle.

Apolline devant le Reichstag, siège du Bundestag, l’assemblée nationale allemande.

Nous nous sommes beaucoup intéressées à l’histoire bien sûr avec Apolline. J’ai retenu certains points en particulier qui font fortement échos, je trouve, à ce que le monde vit aujourd’hui. Trois principalement que je ne connaissais pas et que je partage avec vous :

  • Une citation sur le bunker qui a abrité 12 000 Berlinois à la toute fin de la guerre et qui est aujourd’hui le musée de l’histoire de la ville : « Wer Bunker baut wirft Bomben » (« Qui construit des bunkers lance des bombes »).
    L’Inéluctabilité…
  • Le bombardement de Hambourg : Churchill avait jusque-là refusé de bombarder les civils. Et puis, en juillet 43, il s’y résout. Hambourg est quasiment rayée de la carte (opération « Gomorrhe »).
    Beaux principes vs réalité de la guerre…
  • En 1939, l’Amérique a renvoyé en Europe un paquebot avec 908 juifs à bord. La Suisse aussi a fermé ses frontières.
    Faire la liste des points communs / différences avec ce qui se passe aujourd’hui, en la tirant le plus loin possible, est un exercice qui éclaire.
Dans le carnet d’Apolline

Berlin est aussi fortement marqué par le mur et le revendique (c’est l’attraction touristique principale). Nous nous y sommes intéressées aussi bien sûr, mais pour moi il relève plus du récit historique « classique », il ne nous amène pas à des perspectives aussi vertigineuses sur notre humanité.

Nous avons beaucoup parlé de tout cela avec Apolline. J’ai essayé de répondre à ses questions, de lui transmettre ce que je pouvais connaître, quand je ne savais pas, nous allions chercher ensemble sur internet…

L’Histoire prend corps à Berlin. Elle a un poids et ici, sur place, on le sent bien réel, dans notre chair, avec nos sens.

Berlin, ville d’architecture.

Je ne connais rien à l’architecture, mais nous nous sommes beaucoup amusées toutes les deux à repérer les différents styles. Deux ressortent tout particulièrement :

La reconstruction d’après-guerre (façon Le Havre, le Corbusier). Je n’avais jamais vraiment apprécié ce style jusque-là, mais à Berlin, avec des quartiers entiers construits sur le même modèle, eh bien… j’ai trouvé que cette architecture apportait du repos. Je me suis même surprise à la trouver belle !

À côté de ces quartiers qui s’étendent sur des kilomètres se trouvent ceux qui ont été reconstruits plus récemment, après la chute du mur pour Berlin, dans la rénovation des quartiers du port à Hambourg. Alors là, on en prend plein les yeux ! C’est un festival des plus grands architectes qui se donnent rendez-vous et qui jouent à qui mieux-mieux !

Dans le carnet d’Apolline.

Dernier détail concernant les bâtiments : les Berlinois doivent les ravaler beaucoup plus régulièrement que nous… (Ou la pluie de Berlin ne salit pas les immeubles, au choix…)
J’ai été frappée dès le tout premier jour, en parcourant en S-Bahn (l’équivalent du RER à Paris) le trajet de l’aéroport au centre ville – et donc en traversant les banlieues – des couleurs éclatantes et impeccables des murs. Aucune trace noire, non, rien du tout… Et cette première impression ne s’est jamais démentie de toute la semaine.

Conclusion : si vous aimez les façades impeccables, allez vivre à Berlin ; si vous n’avez pas envie de passer votre vie à ravaler votre façade, restez en France !

Berlin, ville de culture et de fête.

La ville accueille des gens de l’Europe entière, en particulier beaucoup de Français et d’Espagnols. Touristes, étudiants, Berlinois, tout le monde vit ensemble, et beaucoup dehors car la ville a été pensée pour : la densité des restaurants, bistrots, cabanes à Curry Wurst, la quantité de parcs et d’endroits propices à la balade aussi. Ils sont pleins toute la journée, de gens tranquilles qui se promènent, bouquinent, écoutent ou jouent de la musique, mangent, boivent, bref, passent un bon moment.


Du moins, jusqu’à la tombée de la nuit, autour de 17 heures. Là, les gens rentrent dans les centres commerciaux : que ce soit à Hambourg ou à Berlin, il y en a énormément, plus démesurés par leur taille et leur luxe les uns que les autres… (On ressent une forte propension au business dans les choix d’aménagement, même récents, pas du tout à la frugalité !) Ou ils rentrent chez eux et là, comme dans toutes les grandes capitales, ils ont un choix culturel dingue si cela les intéresse.

Avec Apolline, nous avons opté pour l’opéra. (Une première pour elle. Tosca, je n’ai pas pris trop de risque.) Nous avons aussi assisté à une soirée concert au Berlin Jazz Fest. Alors là, je m’attendais à trouver du jazz, mais nous sommes tombées en pleine scène contemporaine, avec tout ce que cela suppose de bruits et de dissonances (c’est peut-être le jazz d’aujourd’hui ceci dit, je n’y connais absolument rien). Même après deux heures et trois groupes différents, nous ne pouvons pas dire que nos oreilles y aient pris du plaisir. Mais enfin, ça aura été une expérience intéressante. Nous en avons beaucoup discuté pour arriver à la conclusion qu’il fallait arrêter de faire travailler le son de son saxophone à Louis : il sera un grand saxophoniste s’il ne change surtout rien à ce qu’il fait maintenant ! 🙂

Encore une chose qui n’a peut-être rien à faire dans la rubrique « culture », pas grave : c’est à Berlin que réside l’un des rares T-Rex entiers ou presque dans le monde, le seul en Europe. Il s’appelle Tristan Otto et a été prêté à Berlin par les États-Unis pour quelques années. Il n’y a pas que lui d’ailleurs dans le musée d’histoire naturelle. Un diplodocus, un brachiosaure, pour les plus impressionnants, et tant d’autres à côté.
Mais pourquoi donc à Berlin ? L’histoire encore : ces dinosaures proviennent pour la plupart de la Tanzanie d’aujourd’hui. Qui a été pendant une période, fin XIXe – début XXe, une… colonie allemande !

Allez, un dernier détail qui n’en est pas un en tout cas pour moi car j’adore : « L’Ampelmann ». Le petit bonhomme des feux des piétons. Regardez comme il est mignon ! C’est LA célébrité à Berlin et il le mérite : il nous fait sourire à chaque fois que nous traversons une rue !

Pour conclure, un point sur mes idées préconçues. « L’Italie, la rafraichissante liberté. L’Allemagne, le poids étouffant de la rigueur. » Moi qui suis d’une sensibilité épidermique sur ce sujet, eh bien, il m’a occupé beaucoup cette semaine. Pourquoi ai-je donc trouvé les villes d’Italie du nord si étouffantes de rigueur, et Berlin si rafraichissante de liberté ?
En comparant avec la France aussi, je crois avoir compris : à Berlin, l’espace public est vraiment l’espace public, et pas le terrain d’expression soit des névroses des politiques, soit de leur conception du citoyen comme stupide par nature, soit des deux à la fois. À Berlin, le mobilier urbain, les panneaux indicateurs, les publicités, les pistes cyclables mêmes, sont là et remplissent leur fonction. C’est tout. Ce ne sont ni des étendards ni des outils de communication.
L’exemple des pistes cyclables ? La plupart des trottoirs sont larges avec une partie qui est la piste cyclable. Il n’y a pas/peu de panneaux, pas/peu de vélos tamponnés sur le sol. La première fois, pendant une seconde, vous marchez dessus bien sûr. Alors on vous klaxonne ou on vous double, et vous comprenez que vous êtes sur la piste cyclable. Après, vous ne marchez plus dessus. Voilà. Pas compliqué…
Un détail ? Pas tant que ça. Après une journée à arpenter les rues, vous vous rendez-compte qu’elles sont agréables et reposantes comme nulle part ailleurs (dans les villes que je connais du moins). Votre cerveau a eu mille fois moins d’informations inutiles (et souvent agressives) à traiter. Il a pu profiter de la ville, tout simplement.

(Et alors, le fait d’être considéré comme quelqu’un capable de comprendre tout seul qu’il marche sur une piste cyclable, ça vous transforme ! Vous vous sentez super forts ! Dignes de confiance. Si si, je vous assure !)

Berlin et Apolline : le sport !

Vous l’aurez compris, avec tout ça et bien d’autres choses encore, Apolline et moi avons passé une super semaine. Mais alors pour Apolline, indiscutablement, de loin, ce qui lui fait le plus pétiller les yeux, c’est… le sport !!! Sous toutes ses formes, regardez :

Et là, admirez la transition :
les 3 km pour le syndrome de Prader-Willi !

Je ne vous réexplique pas le principe, vous connaissez tous j’imagine ? Je vous mets ici les liens à jour pour les infos, vous inscrire et rentrer votre « perf » une fois le défi relevé. Les dates : du 19 novembre au 4 décembre.

On n’est pas là pour gagner, on est bien d’accord, mais regardez quand même le classement général de l’année dernière : bravo Martin ! On remet ça cette année ? 😉

Le classement le plus important, bien sûr, c’est celui de l’équipe la plus nombreuse. Alors, on y va ! On s’inscrit, avec comme nom d’équipe Piwi Cœur, et on m’envoie les dossards puis les photos, pour faire de ces deux semaines un grand moment de communion autour de Joséphine, pour Joséphine et tous ses amis Piwi !

Comme chaque année (ici souvenirs de 2020, ici 2021 – c’est sympa de s’y replonger), Joséphine va relever le défi, en quelques grandes rencontres :

  • Mercredi 23 novembre, de 13 h à 16 h, à l’HFME (Bron). Après-midi festive autour de Joséphine et du sport adapté pour les enfants de l’hôpital et tous ceux, adultes et enfants, de l’hôpital ou non, qui voudraient se joindre à nous.
  • Samedi 26 novembre : au parc des droits de l’homme à Villeurbanne avec les amis du 69 et des départements alentour. (Précisions à venir, mais notez déjà que nous partagerons un moment de réconfort après l’effort !)
  • Mercredi 30 novembre, 17 heures : au stade Boiron-Granger, avec l’Asvel Athlétisme.
  • Dimanche 4 décembre : Morzine (précisions à venir). L’occasion de réunir pour la première fois tous les amis de la Vallée d’Aulps et aussi de fêter l’anniversaire de petite minette. Là aussi, après l’effort, le réconfort !

Nous allons aussi essayer d’organiser quelque chose avec la classe de Joséphine et celle de Rithy.

Information spéciale pour les amis de Charlieu et alentour : Dominique et Bernard vous proposent de marcher avec eux le week-end du 26-27 novembre. (Précisions à venir, n’hésitez pas d’ores et déjà à prendre contact avec eux).

Je vous redonne mon téléphone : 07 60 59 52 75. Et mon mail : lorene.semay@gmail.com.

Toute la famille se réjouit de ces deux semaines que nous allons vivre tous ensemble et les attend avec grande impatience !
À tout bientôt !


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6 commentaires sur “Berlin – Les 3km.

  1. Charliendins, charliendines et alentours, RV le dimanche 27 novembre au départ de la voie verte derrière les serres. 14h30, ça vous va ? Goûter à la maison dans la foulée. Go go go !

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  2. Merci Lorène et Apolline de nous partager votre marathon berlinois de si belle manière…cela donne envie d’aller découvrir cette capitale européenne à 2 pas de chez nous.
    Vive l’Europe.!!!!!

    Plein de byzkipik à toute la tribu. A bientôt j’espère…….Vous me manquez…!!!!

    Eric

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  3. Merci Lorene et Apolíne pour cette superbe description de Berlin, une ville que je ne connaît pas mais c’est sur j’irai bientôt.
    Ca y est, je suis inscrite pour les 3 km dans l’équipe Piwi Coeur.
    Plein de bisous à tout la famille

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  4. Quels beaux récits de voyage ! Appoline aussi douée que sa maman pour nous entraîner dans un pays qui n’est pas forcément la destination préférée des français à la recherche de soleil et de dépaysement. Après cette édifiante lecture, peut-être changeront-ils d’avis…

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  5. Bonjour tout le monde,
    Quelle belle semaine vous avez passée, Apolline et toi Lorene, ça donne envie d’y aller.
    J’espère que vous serez nombreux pour la marche. Je penserai à Josephine et à tout ces enfants atteints par cette maladie, je vous fais de gros bisous. Jocelyne

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